Peut-être ignorez-vous que les possibilités qu’ont les musiciens canadiens et américains de jouer dans le pays de l’autre sont loin d’être équivalentes, et cette iniquité est de plus en plus criante. Il en coûtera à tous les musiciens d’ici, et cela à partir du 19 décembre 2016, 460 $US au lieu des 325 actuellement en vigueur pour l’achat d’un permis de travail de type P2, tandis qu’il n’en coûtera toujours rien à tous ces Américains qui veulent venir jouer au pays. De plus, la demande devra être faite 120 jours avant la première prestation sur le sol américain. Et tous ceux qui n’auront pas respecté cet échéancier ou qui voudront avoir un traitement exceptionnel devront débourser $1225.

Ces règles ont changé en l’espace de quelques mois et un bon nombre d’entre nous qui ont déposé leur demande dans un délai de 90 jours, ce qui était la règle, doivent ajouter ce montant supplémentaire de $ 1125 aux coûts déjà assumés (ce qui se résume à une pénalité) pour que leurs demandes soient reçues et leurs permis octroyés. Bien entendu, pour la majorité, c’est le diffuseur américain qui paie cette facture; inutile d’ajouter qu’il est en furie, ce diffuseur. Et que dire de ces musiciens qui doivent eux-mêmes payer cette somme… La conséquence de cette situation est une fermeture progressive des frontières aux musiciens canadiens et québécois ainsi que l’instauration d’un prix prohibitif à payer pour ceux et celles qui veulent et souvent doivent travailler aux USA pour gagner leur vie. Rappelons qu’un Américain  peut allègrement venir chez nous et jouer autant de fois qu’il le veut sans avoir à débourser un sous.

Cette situation est tout simplement inacceptable. Le ministère de l’Immigration canadien doit instaurer une mesure similaire face à nos voisins du sud par équité pour ceux et celles, nombreux, qui sont touchés (ces mesures protectionnistes se multiplient chez nos voisins, et la conjoncture politique américaine actuelle n’est pas de bon augure). Espérons que l’équité sera établie et que le respect mutuel sera au rendez-vous.